03.05.2024

Une affaire qui inverse les codes

La majorité des affaires de violences jugées devant le tribunal de Saint-Martin concerne des hommes. Cette fois, cette une jeune femme qui était à la barre pour répondre devant les magistrats de quatre délits de violences, sur son compagnon mais aussi sur les gendarmes, et ce, en récidive.

Les faits qui lui sont reprochés se sont déroulés à Saint-Barthélemy, mais c’est devant le tribunal de Saint-Martin où elle réside désormais que l’affaire est jugée.

Le 13 novembre dernier à 22h, les gendarmes sont appelés pour des violences conjugales. Sur place, ils trouvent la jeune femme, fortement alcoolisée et tenant des propos incohérents, et son compagnon qui présente des griffures au visage. Elle présente elle aussi des contusions. En couple depuis deux ans, elle l’aurait frappé lors d’une crise de jalousie. Ils emmènent la jeune femme mais, durant son transfert, doivent arrêter leur véhicule à deux reprises, car elle se débat dans la voiture, injurie copieusement les gendarmes et se déchaine violemment en donnant des coups. Elle va jusqu’à cracher et mordre une gendarme. L’un des gendarmes en sera quitte pour deux jours d’arrêt de travail.

Le 14 novembre, un certificat médical est établi pour son compagnon qui fait état d’un choc psychologique et de plusieurs hématomes en plus des griffures.

Elle est accusée de violences habituelles sur son partenaire entre le 1erjanvier 2022 et le 13 novembre 2023, de violences, d’outrage et de rebellions sur personnes dépositaires de l’autorité publique.

En short et maillot de bain devant les magistrat, elle justifie son attitude en indiquant que son compagnon la harcèle au téléphone, qu’il est alcoolique, qu’il fume du cannabis et prend de la cocaïne. L’origine de la dispute vient du fait qu’il lui aurait dit qu’elle pouvait venir habiter à Saint-Barthélemy dans le logement qu’il loue, alors que ce n’était pas le cas. La propriétaire lui ayant signé que cela n’était pas possible. S’en suit une bousculade mutuelle. Elle affirme que ses coups étaient de la légitime défense.

La jeune femme n’en est pas à ses premiers faits. En juillet 2022, alors que le couple résidait à Cogolin, elle avait cassé une bouteille de bière pleine à l’arrière du crâne de son compagnon, avant de sauter par la fenêtre. Une autre fois, elle lui avait mordu le nez. Il admet qu’elle l’humilie en permanence et le rabaisse à la moindre occasion. Les violences envers les gendarmes et les insultes étaient là encore de mise. Violences sur les forces de l’ordre qu’elle a également commises lors de faits similaires à Draguignan.

La jeune femme reconnait que pour cet épisode elle était totalement ivre et, qu’elle n’avait « pas capté que c’étaient des gendarmes, et croyait que c’était des gens qui voulaient l’embarquer ».

Ayant déjà fait l’objet de plusieurs condamnation le procureur est peu clément envers la prévenue. « Elle a des crises de colère et mord les gens. D’habitude ce sont plutôt les hommes qui comparaissent, cela bouscule nos valeurs ». Il demande au tribunal d’entrer en voie de condamnation et requiert à son encontre une peine de 20 mois de prison avec sursis probatoire de deux ans et l’indemnisation des victimes. Le tribunal l’a condamnera à 12 mois de prison assortis d’un sursis probatoire de six mois.

Ann Bouard