16.02.2024

Baie de Marigot : comment fonctionne le mouillage des bateaux

Zmel. Zone de mouillage et d’équipements légers pour les non initiés. Une Zmel est un secteur où le mouillage est organisé et réglementé. La Collectivité via son établissement portuaire, a organisé une zone de 38 hectares où les bateaux peuvent mouiller dans la baie de Marigot. L’opération a été financée par les fonds européens FEDER à hauteur de 560 000 euros.

En 2022, soixante-quinze bouées ont ainsi été installées. Elles sont destinées à tout plaisancier souhaitant mouiller dans la baie. Hors de cette zone délimitée, il est interdit de jeter l’ancre de même qu’à l’intérieur de cette Zmel. Attacher son bateau à l’un des corps-morts est une obligation.

Pour cela, le plaisancier doit s’enregistrer et en faire la demande auprès de l’autorité portuaire deux jours avant son arrivée ou, s’il n’a pas pu le faire plus tôt, dans l’heure qui suit son arrivée à Marigot.

Il doit remplir deux conditions principales : montrer une assurance le couvrant en cas de dommages causés aux ouvrages et/ou à des tiers ainsi qu’en cas de retirement de l’épave immergée si le bateau est coulé. Il doit aussi s’acquitter d’une redevance dont le montant varie selon la taille du bateau. Elle est définie à la journée (entre 9,20 et 15 euros), à la semaine (entre 55 et 89 euros), au mois (entre 166 et 270 euros) ou à l’année (entre 1987 et 3240 euros). Le règlement de la Zmel stipule toutefois que «l’utilisation de bateau pour un usage d’habitation permanente est interdite». Les plaisanciers ne sont pas non plus autorisés à rester au mouillage si une alerte pour un événement météorologique est déclenchée.

Tous les bateaux ne sont pas autorisés à utiliser un corps-mort. Uniquement les navires de moins de 20 mètres et pesant moins de 20 tonnes peuvent être autorisés. De plus, les bateaux munis de sanitaires mais ne possédant pas d’installation fonctionnelle de stockage des eaux noires, ne sont pas acceptées dans la zone.

L’avis de Métimer

Si l’association des professionnels de la mer, Métimer, reconnaît l’intérêt de réglementer le mouillage dans la baie de Marigot, elle dénonce toutefois certains points du fonctionnement. Principalement, le fait d’être obligé de prendre un corps-mort et de devoir effectuer une réservation, une démarche supplémentaire pour les plaisanciers. D’une manière générale, l’association estime que les touristes de plaisance «subissent une discrimination touristique» en venant en partie française. «L’autorité portuaire les oblige à venir s’enregistrer sous prétexte de vérifier s’ils possèdent une assurance, bien que ce ne soit pas obligatoire en France, ni même dans d’autres pays », souligne Métimer.

Enfin l’association dénonce les redevances qui ne sont associées à aucun services. «Cette zone de mouillage nous a été présentée comme mesure compensatoire par rapport au projet d’agrandissement du port, une mesure pour augmenter la fréquentation et l’activité plaisance. Aujourd’hui elle nous nuit, car elle a été créée et conçue sans concertation et ne respecte pas le cahier des charges puisqu’il n’y a aucun service, pas de capitainerie, pas de douches, etc. », a déclaré Métimer lors d’une conférence de presse en début de semaine.

Estelle Gasnet