11.10.2023

COM et Etat expriment leur optimisme et inquiétudes face aux entrepreneurs

Ce samedi 7 octobre, le mouvement des entreprises (MEDEF) Saint-Martin représenté par la fédération interprofessionnelle (FIPCOM) a invité les chefs d’entreprise de Saint-Martin ainsi que les acteurs de l’État et de la Collectivité à la septième édition du traditionnel petit-déjeuner. Ces petit-déjeuners entrepreneuriaux permettent d’échanger et de débattre sur des sujets précis avec les autorités.  

Selon Louis Mussington, président de la Collectivité, «le Medef s’inscrit dans la co-construction du territoire». « La COM fait des efforts pour soutenir l’économie saint-martinoise, et nous continuerons à multiplier ses efforts pour aller de l’avant », ajoute-t-il. 

Louis Mussington a notamment évoqué la décision favorable du tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre en faveur de la collectivité de Saint-Martin concernant la reprise d’achat de la compagnie Air Antilles avec ses partenaire EDEIS. Une décision qu'il a accueillie avec «beaucoup de satisfaction». «Il faut assurer le désenclavement de Saint-Martin et des autres territoires d’outre-mer», convient-il. 

Vincent Berton, préfet délégué des îles du nord a souligné « l’audace » de la Collectivité sur cette reprise et estimé que celle-ci était essentiel à la continuité territoriale. Il a toutefois exprimé ses inquiétudes sur la rentabilité des «liaisons régionales» avec la nécessité d’éviter des prix de marché déséquilibrés.

D'une manière plus générale, pour le représentant de l’État à Saint-Martin il y a « des choses en bonne voie et d’autres préoccupantes». D’une part, il y a la conjoncture positive de l’activité économique qui se traduit par les recettes fiscales, précisément la TGCA, l’emploi avec une diminution de 10% de demandeurs d’emploi sur une année, «une évolution supérieure à la Guadeloupe», constate le préfet. De plus, «nous constatons un intérêt pour Saint-Martin de la part des investisseurs. En effet, il y a une recrudescence des demandes de renseignements auprès des services de l’État et COM sur les opportunités d’investissements», indique-t-il. 

D’autre part, Vincent Berton félicite la réaffirmation de la présence de l’État à Saint-Martin. En effet, suite à l’appréciation positive réalisée dans le cadre du comité interministériel des Outre-mer (CIOM), Saint-Martin sera dotée d’une préfecture de plein exercice avec Saint-Barthélemy. En d’autres termes les îles du nord ne seront plus en délégation de la préfecture de Guadeloupe. 

Cette préfecture à part entière disposera ainsi d’un pouvoir décisionnel plus complet et d’une réaction plus rapide des services dans le traitement des dossiers. «Il s’agit aussi d’un renforcement des ressources humaines pour le territoire et des effectifs supplémentaires qui vont venir alimenter les effectifs déconcentrés de l’État», poursuit le représentant de l’État. 

Parmi «les choses préoccupantes», Louis Mussington a alerté les acteurs privés et publics de l’île face à la recrudescence de la délinquance juvénile car «l’heure est grave». Afin d’y remédier, des mesures préventives, culturelles, sportives et de l’emploi doivent être mises en place, convient le préfet. De plus, ce dernier a fait part de sa préoccupation sur la question du changement climatique auquel l’île «ne peut échapper». Par conséquent, une étude va être menée sur le sujet.

Vincent Berton a annoncé la création d’un comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises (CODEFI) afin d’assister les entreprises saint-martinoises en difficulté. Il a également évoqué la mise en place d’un «club entreprise». Cela permettra  d’identifier et d’accélérer les efforts des entreprises en matière d’embauche locale, de transition environnementale, de développement durable encore d’intégration et d’emploi des personnes handicapées. Ce club des entreprises sera géré par les entreprises membres ce qui devrait « faciliter leurs démarches avec les services de l’État, sur le principe du guichet unique », indique le préfet. Le représentant de l’État a également souligné que les dépenses publiques devraient augmenter en 2024 avec les nombreux chantiers prévus sur l’île, ce qui impliquera de l’emploi et de l’insertion via le BTP.

Durant cette matinée, les discussions se sont poursuivies notamment sur le transport maritime. Liliane Hohl, directrice régionale de la compagnie CMA-CGM était présente afin d’apporter des éclaircissements. Nous reviendrons sur ces précisions dans un prochain article. 

Siya TOURE